Par le présent, nous vous indiquons que ça y est c'est officiel, Noël c'est dans un mois.
Nous espérons que cette période sera celle de partage, de joie, de retrouvailles, etc...
Amusez vous, et surtout n'hésitez pas à vous faire partager via FACEBOOK https://www.facebook.com/eric.witt.982
vos photos :)
A bientôt.
mardi 26 novembre 2013
mercredi 6 novembre 2013
Eric WITT avocat écolo
Adieu NESPRESSO, et bonjour COFFEEDUCK
J'encourage tous les utilisateurs de NESPRESSO à se tourner vers ces capsules plus écologiques et surtout plus économiques !!!
http://shop.coffeeduck.com/fr/coffeeduck-espresso-cup-universal.html
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Adopté depuis quelques semaines au cabinet, aucun client n'a vu la différence avec les vraies capsules NESPRESSO.
Il faut juste prendre le temps de les remplir et de les nettoyer.
A vous les économies, surtout quand on sait qu'un café NESPRESSO coûte en moyenne 50 centimes alors que là, le paquet de café coût environ 3€ et permet de faire environ 60 cafés...
Bonne dégustation :)
mercredi 30 octobre 2013
Nos partenaires
Nous vous invitons à nous retrouver sur:
WENGO: réponse d'avocats spécialistes par téléphone, tchat, mail
Sur JURITRAVAIL: conseil d'avocats spécialistes en droit social, droit du travail.
Sur Avocats Gay friendly:
mardi 22 octobre 2013
Les Obligations de votre avocat vis à vis de son client
Avant tout propos, cet article a été rédigé en fonction du Règlement Intérieur National de la Profession d’Avocat, du décret du 12 juillet 2005, relatif à la profession d’Avocat et autres sources dont les liens seront mentionnés à la fin.
I. Les Honoraires
A. Leurs montants
Ils sont libres et définis selon un certain nombre de critères.
Ø Le temps consacré à l’affaire,
Ø Le travail de recherche,
Ø La nature et la difficulté de l’affaire,
Ø L’importance des intérêts en cause,
Ø L’incidence des frais et charges du cabinet auquel il appartient,
sa notoriété, ses titres, son ancienneté, son expérience et la spécialisation dont il est titulaire,
Ø Les avantages et le résultat obtenus au profit du client par son travail, ainsi que le service rendu à celui-ci,
Ø La situation de fortune du client.
Il est important de préciser que souvent, les honoraires peuvent apparaître comme important par exemple 2000€ voir plus pour quelques pages de papiers et une plaidoirie…
Cependant, il ne faut pas oublier l’étude du dossier, les correspondances, les recherches, l’organisation de l’argumentation et des pièces, les coûts fixes du cabinet etc…
1. Fixes
La convention d’honoraires n’est pas obligatoire. Toutefois, une facture ou un reçu doit vous être délivré pour tout paiement, que ce soit en chèque, en espèce ou par virement.
Ils sont fixés d’un commun accord entre vous et votre avocat.
Afin d’éviter tout conflit ultérieur, il est vivement conseillé de rédiger une convention d’honoraires où toutes les diligences de l’avocat seront précisées ainsi que le montant de ses honoraires.
2. Résultats
Les honoraires exclusivement au résultat sont formellement interdits, en conséquence vous devrez toujours payer des honoraires fixes à votre avocat.
Afin de pouvoir obtenir des honoraires de résultats, vous devez au préalable avant tout résultat signer une convention avec votre avocat dans lequel leur montant sera défini.
D’après la déontologie, ils ne peuvent être excessifs, aussi le taux maximum se situerait autour de 15%.
3. Les frais
Il s’agit de tous les frais que votre avocat aura pour le bon suivi de votre dossier (huissiers, poste, téléphone, déplacements, photocopies).
B. La TVA
Les avocats sont redevables de la TVA à partir de 37500€ de chiffre d’affaires annuel.
Son taux est de 19.6%, elle sera donc déductible pour les professionnels qui y sont également assujettit.
Pour cela, sachez que le Numéro de TVA doit être inscrit sur votre facture.
C. L’échelonnement des paiements
Souvent, les honoraires d’avocats peuvent apparaître comme relativement importants en valeur absolue.
C’est pourquoi, votre avocat peut vous proposer des facilités de paiement en plusieurs fois sans frais supplémentaires. Si cette solution est adoptée, un échéancier doit vous être délivré.
D. L’Aide Juridictionnelle
Elle peut être totale ou partielle en fonction de vos ressources et du nombre de personnes à charges.
Si, elle est partielle, le complément d’honoraires demandé notifié dans une convention d’honoraires et sera soumis à acceptation de Bâtonnier.
Attention, toutefois, ce n’est pas dit, c’est tabou, mais l’Aide Juridictionnelle accorde une indemnité aux avocats et autres auxiliaires de Justice souvent très en deçà du coup réel du dossier pour l’avocat qui vous représentera. C’est la raison pour laquelle, tous les avocats ne l’acceptent pas sauf quand ils sont commis d’office.
Plus d’informations :
http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/art_pix/Notice51036n02.pdf
http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10062&ssrubrique=10207&article=11139
II. Ses diligences
Tout d’abord, votre avocat a une obligation de conseil, parfois il n’intervient d’ailleurs que dans ce cadre là.
Et, c’est là aussi notre conseil, avant toute démarche vous impliquant à long terme (mariage, création ou reprise d’entreprise, etc..), prenez toujours contact avec un auxiliaire de justice, avocat, notaire, voire huissiers et autres selon votre cas, qui pourra vous donner apporter son expertise, et un autre regard.
A. Une obligation de moyens
Aucun avocat ne peut vous garantir le succès de votre action.
Toutefois, il a l’obligation de mettre tous les moyens (légaux) en œuvre pour y parvenir sauf si sa conscience l’en empêche auquel cas, il a le droit de se dessaisir de votre dossier.
Si votre avocat souhaite se dessaisir, il doit le faire à un moment où cela ne compromet pas la procédure, c'est-à-dire pas quelques jours avant une mise en état alors qu’il a une injonction de conclure (produire les arguments de votre cause) ou à la veille d’une plaidoirie.
B. Les originaux
Attention, ne laissez jamais vos originaux à votre avocat. Car si des documents sont perdus, ce sera certes sa responsabilité mais vous n’en aurez pas la preuve écrite. Alors, nous vous conseillons de faire soit vous-mêmes les copies, soit les faire faire au cabinet de votre avocat (si vous optez pour ce choix, il peut vous facturer les frais de photocopies).
C. Le choix de l’argumentation
Votre avocat reste maître de son argumentation. Il a l’obligation de représenter vos intérêts et de défendre votre cause, mais il n’a pas celle de suivre tous les arguments auxquels vous pensez, ni faire toutes les procédures que vous souhaitez s’il ne les estime pas assez percutants ou légitimes.
III. En cas de conflit
Soit, vous parvenez à un accord amiable où chacun fait un pas vers l’autre.
Soit, vous pouvez saisir le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats dont il dépend, pour ce faire, vous lui écrirez une lettre, décrivant vos griefs et les justificatifs.
A ce moment là, le Bâtonnier demandera toujours des explications à votre avocat.
Ensuite, une décision sera rendue, que vous pourrez contester si vous le souhaitez devant la Cour d’Appel.
IV. Conclusion
Vous devez construire une relation de confiance avec votre avocat
si elle ne s’instaure pas, n’hésitez pas à changer, c’est votre droit.
Votre dossier reste le votre, vous avez un droit de regard sur les conclusions produites, toutefois les correspondances entre avocats restent confidentielles.
Aussi, si vous avez des questions, des remarques, surtout n’hésitez pas à les formuler, vous êtes la meilleure valeur ajoutée de votre dossier, que vous connaissez mieux que personne.
***
Le cabinet WITT espère que cet article, vous aura éclairé et reste à votre écoute pour tout complément d’information.
Sources :
http://cnb.avocat.fr/Reglement-Interieur-National-de-la-profession-d-avocat-RIN_a281.html
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000633327&dateTexte=
lundi 21 octobre 2013
Influences subtiles étendues et profondes de la religion sur la justice américaine par Maître Eric WITT
A
|
lexis de Tocqueville, un juriste français,
soutenait que pour comprendre le moindre aspect de la société américaine, il
fallait avant tout prendre conscience de son solide fondement religieux grâce
auquel la démocratie était possible.
En effet, plusieurs signes de l’influence
religieuse sont connus, à savoir : l’obligation pour un témoin de jurer sur la
Bible dans un tribunal, la référence à Dieu dans la Déclaration d’Indépendance,
la validité civile d’un mariage célébré uniquement à l’église, les « blue
laws » (des lois promulguées pour faire respecter des principes religieux,
par exemple l’interdiction de vendre des vins et alcools le dimanche)...
Toutefois, deux aspects de la religion ont
influencé la justice américaine de façon à la fois plus subtile, étendue et
profonde. Ces deux aspects sont la diversité même des religions aux Etats-Unis
et le Calvinisme.
Afin d’étudier plus en profondeur ces deux
aspects, il est important de regarder d’abord leur rôle dans l’histoire
américaine puis de déterminer les effets de leur influence.
La diversité
des religions
Il est à rappeler que les Etats-Unis ont été
fondés en grande partie par des groupes de dissidents et radicaux religieux qui
fuyaient les persécutions dans leur pays natal. Il fallait en effet une
croyance et une dévotion profondes afin d’avoir la force de pouvoir subir de
telles persécutions et puis de partir pour un monde inconnu, loin de tout ce
qui était familier. À ce titre, l’identité américaine s’est construite sur une
pluralité de croyances fortes, pour la plupart radicales, entre lesquelles
l’intolérance ainsi que la non reconnaissance était souvent de mise.
Pendant le début du XVIIIème siècle, la pluralité
de religions, par l’effet du Grand Réveil (« Great Awakening ») qui secoua en profondeur la société
américaine entre 1732 et 1734, généra graduellement du pluralisme, c’est-à-dire
une culture de la diversité, de la tolérance (nonobstant une rude rivalité) et
de l’échange. La religion a été ainsi perçue par un grand nombre de personnes
comme une question relevant de la liberté de choix et les églises comme des
institutions autonomes. L’alliance de l’Eglise et celle de l’Etat était dès
lors considérée comme nuisible à la cause religieuse.
A ce titre, depuis le XVIIIème siècle, le système
juridique s’est structuré autour de l’idée que l’Etat n’a aucune compétence en
matière religieuse, et que les Eglises ont toute liberté de se développer et de
s’exprimer dans une pluralité concurrentielle qui est pensée comme une
contribution à la démocratie. Ainsi, en raison de sa diversité, due
principalement à l’intégration de plusieurs mouvements chrétiens
non-conformistes, la culture religieuse majoritaire ne pouvait pas être
identifiée au pouvoir en place.
La mentalité fortement individualiste des fidèles
de ces groupes, qui étaient largement marginaux et radicaux dans leur pays
d’origine, a aussi inéluctablement influencé le système juridique américain.
Cet environnement diffère largement de son
homologue en France où le principe cujus
regio, ejus religio (« tel roi, telle religion » : la
religion du souverain est celle de son peuple) et « une foi, une loi, un
roi » a imprégné la culture politique pendant des siècles. À ce titre, le
roi et l’église étaient à ce point qu'au moment de la révolution, il était
impossible pour le peuple, qui ne disposait pas alors de choix religieux, d’en
renverser un sans détruire l’autre.
La territorialisation des appartenances
religieuses a également engendré une culture « de monopole » d’où la
concurrence est exclue. C’est pour cela que les Français n’ont pas l’habitude
de la compétition religieuse présente outre-Atlantique.
En résumé, à une détermination par l’état des
appartenances religieuses ou plus tard de la manifestation de ces appartenances
dans des structures publiques (modèle français), les Etats-Unis ont opposé le
choix individuel d’appartenir ou non à une religion ainsi que la façon de
montrer une telle appartenance. La religion, ainsi dissociée du pouvoir en
place, revêt alors des vertus démocratiques inimaginables dans un contexte
moniste où Etat et Eglise, ou à partir de la Révolution, Etat et laïcité ont
des intérêts intiment liés. C’est pour cela que la religion chrétienne peut
s’exprimer même dans les contextes politiques et juridiques (la présence
de la Bible dans les tribunaux, la référence à Dieu dans la Déclaration
d’Indépendance, les « blue laws »)
Au même titre, cette diversité expliquerait
l’individualisme exacerbé des Américains ainsi que leur anti-étatisme. Cet
esprit a influencé le système juridique et politique américain dans leur côté
« laissez-faire » (avec le libre choix parmi cette diversité),
populiste (inéluctable dans la mesure où le manque d’une église ou d’un ordre
établi dissout les hiérarchies et élites sociales) et relativement
décentralisé. Des exemples incluent le manque relatif d’intervention
gouvernementale, la diversité des lois entre les états, le système tripartite au
niveau fédéral, le niveau faible des aides sociales et le peu d’aides et
subventions pour les arts (dont le choix est fait par un nombre limité de
personnes).
Par ailleurs, c’est la diversité des religions
(qui étaient en grande partie radicales) qui a permis à des concepts déistes de
figurer dans la déclaration d’indépendance (où la notion du Créateur apparaît)
et la constitution. Selon les déistes, le Dieu (ou créateur suprême) est bien
supérieur à la petitesse humaine et ne s’occupe pas de ses affaires, ses
cultes, ses rites et autres superstitions. Ainsi le nom de Dieu pouvait figurer
dans des textes légaux, ce qui coïncidait avec l’environnement religieux, sans
qu’une religion domine sur les autres.
C’est à cet égard que le sens de la séparation entre
l’église et l’Etat est différent par rapport à la France. Nonobstant le fait que la
Constitution établit un gouvernement laïc, ses auteurs n’avaient pas
l’intention d’empêcher la religion d’exercer une influence sur la société dans
son ensemble, et sur la politique en particulier. Ceci était la seule
possibilité afin qu'une telle séparation puisse exister dans un pays avec une
telle diversité de religions aux fidèles exceptionnellement dévoués, croyants
et radicaux. En effet, un gouvernement complètement séculaire (tel qu’il existe
en France actuellement) ou un gouvernement dominé par une religion (tel qu’il
existait en France avant la Révolution) n’aurait pas pu perdurer.
Pour les spécialistes, la Constitution présuppose
une nation chrétienne et le 1er amendement interdit seulement aux
autorités fédérales de favoriser une ou plusieurs religions, Elle ne les
empêche pas de légiférer sur des questions religieuses dans la mesure où toutes
les Eglises sont traitées de la même façon.[1]
À ce titre, la clause de la liberté des religions
dans la Constitution se ressent à plus d’un titre. C’est pour cela que les lois
contre l’expression de la religion dans des contextes publics (par exemple
l’interdiction de porter le voile) ne sauraient être adoptées.
Ce pluralisme de religions a permis le choix
individuel, la conversion, comme seul critère d’adhésion à une identité
religieuse. Dans cette perspective, c’est la loi de l’offre et de la demande
qui règne. Ainsi une concurrence active entre églises se développe dans le but
d’attirer le plus de fidèles possible. Révérend William, dit
« Billy » Sunday (1863-1935) qui, en faisant des gesticulations,
grimaces, mimes afin de captiver l’auditoire et le conduire à la conversion,
constitue une illustration de cette concurrence.
Il n’est pas étonnant que ce libre choix, qui a
entraîné naturellement une concurrence rude entre églises, ait renforcé
l’aspect libéral du système juridique américain.
Le calvinisme
Le lecteur peut d’abord se poser la question
suivante: comment le calvinisme aurait pu avoir une influence si profonde alors
que les religions à tendances calvinistes ne constituaient qu’une fraction de
l’ensemble des religions qui étaient présentes aux Etats-Unis?
Une raison s’explique par le fait que les
Puritains, protestants radicaux - dont
les œuvres de Calvin constituaient la base de la croyance- et qui en Angleterre
refusaient de se conformer à la voie moyenne de l’Eglise anglicane, constituent
le premier groupe à avoir donné une identité au Nouveau Monde. Ils ont
d’ailleurs été les premiers à présenter les colons comme des Américains, un nom
désignant jusque-là les autochtones. Les autres colonies, par exemple la
Nouvelle-France ou New Amsterdam,
étaient des postes coloniaux liés à une puissance européenne.
Ce sont aussi ces protestants radicaux qui, en
Angleterre, refusaient de se conformer à la voie moyenne de l’Eglise anglicane,
qui étaient au sein de premières grandes colonies religieuses importantes.
Ces colons voyaient leur habitation comme étant le
centre d’un nouvel empire, voulu par Dieu pour un peuple spécial devant arriver
à un certain moment pour réaliser ce dessein divin. Ainsi, le nouvel Israël de
l’Ancien Testament devenait chrétien, et la Terre promise s’appelait désormais
l’Amérique, un nom ainsi investi d’une forte charge symbolique qui a perduré[2].
Plusieurs aspects de la philosophie calviniste se
trouvent dans le système juridique et politique américain.
Selon la
théologie calviniste, l’homme est par nature pécheur et dépravé. Ainsi, il n’est possible d'avoir confiance qu’en
Dieu, et pas en l’humanité. Cette logique était présente, à l’assemblée
nationale, chez presque tous les participants qui ont rédigé la Constitution, y
compris Thomas Jefferson. Selon ce dernier, il est impossible de faire
confiance à aucun des pouvoirs du gouvernement car la nature humaine est telle
qu’il en abuserait, essayant de
l’accaparer au maximum en faisant abstraction du préjudice que pourraient
éventuellement subir ceux qui sont moins puissants. À cet effet, les fondateurs
ont créé un gouvernement doté de tant de mécanismes de protection de la liberté
qu’il serait difficile à quiconque de se rendre coupable d’un abus de pouvoir[3].
Le calvinisme
prône passionnément la notion d’auto-édification intellectuelle, morale et
financière. À ce titre,
l’individu a l’obligation de suivre une vocation séculaire avec le plus
d’ardeur possible. La richesse accumulée, bien entendu, était un signe que la
personne vivait ainsi.[4]
Au contraire, la pauvreté suggérait le contraire, si ce n’était pas une
défaveur divine. Ainsi, il était mal vu de donner de l’argent à la charité.
Cette philosophie se concilie parfaitement avec l’œuvre
« Institution » où Calvin écrit au Chapitre 3,1 : « qu’à chacun soit gardé ce qui est le
sien ».
Même si les aspects religieux de cette philosophie
sont moins apparents depuis plusieurs siècles, les effets n’en sont pas pour le
moins présents, à titre d’exemple : un système libéral avec une imposition
relativement basse mais dont les aides sociales sont déplorables[5].
En premier
abord, selon le calvinisme, chaque être humain est égal.
On retrouve ainsi un système juridique populiste,
tendant au « laissez faire », "dérégulationniste"(ou prompt
à la dérèglementation), marqué par une faible imposition, de faibles
subventions pour les arts (exercés par
un nombre limité d’élites), l'absence de lois telles celles d'« outrage à
un agent »(le titre étant peu protégé), l'élection des juges par le peuple
et non par une élite, la limitation du monopole des notaires, et enfin la
participation importante du peuple aux décisions judiciaires, notamment par
l’existence des juries.
La transparence des incartades morales était
capitale chez Calvin qui, avec le Consistoire, examinait à cet égard 5 à 7 % de
la population Genevoise. Puisque, selon lui, chaque être humain est égal, nul
n’est au-dessus des lois ou de cette obligation de transparence, même pas un
président en exercice. Les effets de cet aspect de Calvinisme se trouvent non
seulement dans le scandale de Clinton mais aussi dans l’importance des critères
moraux dans le choix des candidats lors des élections (phénomène encouragé par
les églises aux influences calvinistes depuis plusieurs siècles). Ainsi, il
n’est pas étonnant que le droit de regard de la presse soit considérable aux
Etats-Unis.
Le système de « checks and balances » qui permet à chaque institution du
gouvernement de veiller et même parfois de s’immiscer au sein d'une autre, est
aussi influencé par la transparence prônée par Calvin. Par ailleurs, le fait
que les postes à fort pouvoir, pour nombre d'entre eux, soient obtenus par élection et non par
nomination, procède de la même logique: l'élection amène au dévoilement de
davantage de secrets éventuels, par le
jeu de la contradiction et du débat.
Les signes de l'influence calviniste sur le
système juridique américain se
constatent également dans plusieurs aspects de la procédure civile américaine
qui sont inexistants en France, à savoir :
Ø « discovery »
(procédure par laquelle une partie oblige la partie adverse à rendre
l’intégralité des pièces en sa possession, y compris celles que cette dernière
n’utilise pas dans les conclusions).
Ø « depositions »
(questionnement des avocats aux témoins dont les réponses sont enregistrées),
Ø « cross-examination »
(méthode de questionnement où l’avocat pose des questions pièges aux témoins de
la partie adverse).
Dans le
Calvinisme, le concept d’égalité entre les hommes s'entend dans tous les sens,
que ce soit au niveau des droits ou des devoirs. C’est pour cette raison, par exemple, qu’il y a peu de lois aux Etats-Unis dont
l'esprit est de privilégier, s'entend par position de pur principe, les
salariés, ou même les consommateurs par rapport aux employeurs ou sociétés avec
lesquelles ils ont librement contracté. A tel point que le droit du travail et
le droit de la consommation sont en général absents du cursus universitaire au
sein des facultés de droit américain[6].
Bien que la
critique de la justice américaine soit presque le sport national en France, les Français qui manifestent de tels commentaires
font trop souvent abstraction du fait que les personnes qui dépendent de cette
justice sont des Américains et pas des Français. La logique est erronée car,
par évidence, un système juridique, afin de fonctionner de manière efficace et
« équitable », doit s’inspirer, lors de sa création, de la mentalité
de la société qu’il est censé gouverner. Bien entendu, la religion, et plus
précisément l’histoire religieuse, renforce considérablement le côté immuable des
principes juridiques qu’elle a influencés, soit directement soit indirectement
par voie de la psychologie collective des citoyens et justiciables.
L'influence religieuse est tellement profonde aux
Etats-Unis que ses principes ont perduré bien que l’arrière-plan religieux soit
relégué en grande partie depuis longtemps dans l’inconscient national. Pour
cette raison, ses effets continueraient à se manifester de manière sous-jacente
même si la société américaine cessait d’être religieuse, ce qui n'est pour
l'heure que vue et projection improbable de l'esprit.
TABLE DES
MATIERES
Avant propos par Martine PLAUCHEUR, pages 3 à 5
Rédactrice en
chef des publications de
l’Association
Internationale des Belles-Lettres
- Ma
foi à travers la poésie hébraïque de la bible à nos jours
par Michel ADAM pages
-
Croire : à la foi une action de l’homme et une grâce de Dieu
par Hubert AGOSTINI pages
- Ayons
la foi en l’avenir de l’homme
par Richard ARMENANTE pages
-
Lettre
ouverte au Seigneur pages
Par
Michel BARBERY
- La
foi chrétienne – texte écrit par
la
Famille Missionnaire de Notre-Dame pages
-
« Seigneur, tu m’as donné… »
par Paul Elie BLONDEL page
-
« Pourquoi m’as-tu abandonnée ? »
par Marie-Françoise DANI page
- Une
expression transcendante de la beauté
par Gérard DOLBEAU pages
- A
quoi donc pense le sherpa ?
par Richard FROJO pages
-
Comment l’exprimer : en mécréant ? En hérétique ?
par Michel JAEGER page
- Les
scrupules du missionnaire
par Marie LAUNAY pages
-
L’âme : une substance pensante
par Danielle LEMOIGNE page
-
Swannee, l’avant-dernier des Mohicans
par Louis ROUCHY pages
- je
suis…
par Sylvie SALICETI pages
-
Quand
l’espérance devient un acte de foi…
Ou la foi
un absolu d’espérance
par Solange STRIMON pages
-
Influences subtiles étendues et profondes de la religion
sur la justice américaine
par Maitre Eric Witt pages
[1] Il est intéressant à noter le
remplacement, influencé par James Madison entre la première et la deuxième
version de la Constitution de « la
tolérance » de la religion par le « libre exercice » de la religion, un changement révolutionnaire
dans la mesure où la liberté de religion n’était pas une concession accordée
par l’Etat mais un droit inaliénable ou naturel de tout citoyen.
[2] Lorsque les fondateurs discutaient du
premier emblème du nouveau pays, Franklin, John Adams et Jefferson ont envisagé
à un certain moment la traversée de la Mer rouge par les Israélites.
[3] Il est intéressant à
noter, par ailleurs, que ce concept concilie avec la philosophie Déiste selon laquelle
il n’y a pas d’intermédiaire entre Dieu et les êtres humains.
[4] Une citation du romancier américain
Walker Percy est révélatrice : « Tant
que je m’enrichis [financièrement],
je me sens bien. C’est
le sang de mon presbytère?.
[5] Il est intéressant à examiner l’héritage culturel de l’Eglise catholique en France avec
la vieille théorie médiévale des trois ordres qui distinguait entre les bellatores,
les laboratores et les oratores (guerriers, travailleurs et clercs qui prient).
Parmi ces trois classes de la société, la plus proche de Dieu était celle des
clercs, dont l’activité principale n’est pas le travail, mal nécessaire hérité
du péché originel, mais la prière.
[6] La notion calviniste d’auto-édification
financière est présente ici dans la mesure où les lois protégeant les salariés
ou les consommateurs contre les patrons et les sociétés peuvent être comprises
comme des moyens de s’opposer à la volonté divine en donnant une préférence aux
faibles et en punissant la réussite.
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